Une victime de la traite de personnes redonne de l’espoir aux autres

Caroline Pugh-Roberts fait partie des millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui sont tombés aux mains de trafiquants. Aujourd’hui, cette survivante et éducatrice à l’Armée du Salut, à London, en Ontario, aide des victimes de la traite de personnes à reprendre goût à la vie et à s’épanouir.

« Je n’avais pas réalisé que j’étais victime d’exploitation sexuelle, dit Caroline. J’avais perdu mon mari – emporté par un tsunami lors d’un séjour en Thaïlande – ma mère et deux de mes meilleures amies en l’espace de six mois. J’étais vulnérable et avais besoin de quelqu’un pour me dire que tout irait bien. C’est à ce moment que tout a commencé. »

Le souteneur de Caroline était un ami d’un ami. Peu de temps après leur rencontre, entichée de cet homme, Caroline a emménagé avec lui. Puis un jour, on a sonné à la porte pour leur remettre un avis d’expulsion. Les rôles se sont alors inversés, Caroline devait désormais « subvenir » aux besoins du ménage.

« J’ai travaillé dans des bars de danseuses, des salons de massage, des parcs et des motels. Je n’avais plus de cercle d’amis ni de liens familiaux. Mon souteneur était devenu mon univers. »

Lorsque Caroline se révoltait, il la battait et la torturait. Il lui a même cassé tous les orteils afin qu’elle ne puisse s’échapper. Les hommes ont alors commencé à se succéder à la maison. Caroline a essayé de s’enfuir à maintes reprises, mais son souteneur la retrouvait toujours.

« La troisième fois où j’ai pris la fuite, je suis allée à l’Armée du Salut. J’y ai trouvé un toit et la tranquillité d’esprit. Grâce à cette organisation, j’ai déniché un refuge sécuritaire où j’ai demeuré pendant quatre mois. L’Armée du Salut m’a sauvé la vie. »

Caroline, qui a choisi de ne pas déposer une plainte contre son proxénète, ne sait pas ce qui lui est arrivé.

« Je préfère utiliser mes énergies pour jouer un rôle constructif et productif. Je travaille comme préposée au soutien des victimes de la traite de personnes à l’Armée du Salut. Mon but est d’aider mes pairs à se sentir de nouveau comme des êtres humains. »

« Je suis la preuve qu’il est possible de rebâtir sa vie après avoir été victime de la traite de personnes. Lorsque je me suis présentée à l’Armée du Salut, j’étais émaciée, déshydratée, affamée, apeurée et esseulée. Grâce à cette organisation, je n’ai plus de chaînes et suis heureuse quand je me lève le matin. Je veux que les autres femmes sachent qu’elles peuvent s’en sortir. »

Pour en apprendre davantage sur les programmes de lutte contre la traite de personnes offerts par l’Armée du Salut, cliquez ici.

Linda Leigh