Le parcours de Ryan

Standing by a white picket fence in an open field are Chaplain Doug, Ryan and Sarah
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À 28 ans, Ryan poursuit des études afin de mettre à niveau ses connaissances, et a un brillant avenir devant lui. Cependant, une salle de classe n’a pas toujours contribué à faire ressortir le meilleur de lui-même.

Enfant, Ryan a subi des traitements vexatoires à l’école. En plus de vivre les conséquences du divorce de ses parents, il se sentait souvent déprimé.

En grandissant, il s’est évadé de ses problèmes par les jeux vidéo, et c’est alors que les premiers signes de dépendance se sont révélés.

« J’étais simplement très déprimé et finalement, après avoir obtenu mon diplôme d’études secondaires, j’ai gagné beaucoup d’argent en travaillant sur des plates-formes pétrolières et trouvé du réconfort en consommant régulièrement des drogues et de l’alcool, explique Ryan. Et j’en suis arrivé à un point où je ne pouvais même plus conserver mon emploi. »

La drogue de choix de Ryan : la méthamphétamine en cristaux.

Je dirais que la participation au programme est bien plus efficace que d’essayer de s’en sortir par soi-même.

Ryan avait 21 ans la première fois qu’il a tenté de se désintoxiquer. Originaire d’une petite ville, il n’était pas au courant des ressources disponibles pour les personnes dans sa situation, aux prises avec la toxicomanie.

Il n’avait eu aucune intention d’entreprendre une cure de désintoxication, mais pour ne pas avoir à rendre de comptes à ses parents et à ses amis, il a fini par accepter de participer à un programme de réadaptation loin de sa ville natale, à Edmonton. Ce processus l’a conduit à un centre d’hébergement et d’aide aux toxicomanes de l’Armée du Salut.

« J’ai cessé de consommer de ma propre initiative, puis j’ai fait une rechute et je me suis inscrit au programme. Je dirais que la participation au programme est bien plus efficace que d’essayer de s’en sortir par soi-même, c’est certain », admet Ryan.

Le parcours vers la guérison a duré six ans. Durant cette période où il a touché le fond, il a décidé de faire la paix avec son passé et de commencer une vie nouvelle.

« C’est une de mes meilleures décisions. J’aurais aimé la prendre beaucoup plus tôt, mais c’est ainsi que les choses se sont passées », déclare Ryan.

Il a d’abord suivi le programme Transformations Addiction Recovery, semblable à celui des 12 étapes et offert en résidence pendant quatre mois dans un centre d’hébergement et d’aide aux toxicomanes de l’Armée du Salut, où l’on fournit des enseignements par module, des conseils en groupe et ainsi que du counseling individuel.

Ryan a terminé le programme au bout des quatre mois prévus et est passé au programme Keystone de l’Armée du Salut.

Le programme Keystone fournit des services post-traitement dans un établissement, où les participants séjournent et forment une communauté. Ils s’abstiennent d’alcool et de drogue tout en travaillant à la réalisation d’objectifs personnels sur les plans du travail et de l’éducation, ce qui les aide à se réinsérer graduellement dans la société. Ils reçoivent également des conseils leur permettant d’apporter les changements nécessaires selon leurs aspirations.

« Ryan a pris sa guérison au sérieux, souligne l’aumônier Doug. Il est toujours allé de l’avant. Il serait le premier à dire qu’il n’a pas encore tout à fait réussi, mais il fait des progrès dans la direction qu’il a établie pour lui-même. »

La principale fonction de l’aumônier Doug est de dispenser des soins spirituels et affectifs aux résidents, au personnel, aux familles et aux bénévoles. L’aumônier s’efforce d’être disponible et d’accompagner les gens dans leur cheminement personnel.

« Les participants au programme savent gérer la défaite, la détresse et les revers, précise l’aumônier Doug. Mais beaucoup d’entre eux ne savent pas comment célébrer leurs réussites et ont tendance à saboter eux-mêmes leur existence parce qu’ils savent comment gérer les erreurs. »

Entreprendre un processus de réadaptation est la partie la plus facile, mais trouver des raisons de le poursuivre est difficile.

Se libérer d’une dépendance est l’un des défis les plus difficiles à relever dans la vie, et nombreux sont ceux qui font plusieurs rechutes avant de parvenir à rester sobres. Dans beaucoup de cas, ceux qui réussissent peuvent avoir de la difficulté à gérer leurs succès et à trouver en eux la volonté de s’abstenir de consommer.

« Entreprendre un processus de réadaptation est la partie la plus facile, mais trouver des raisons de le poursuivre est difficile, affirme Ryan. Une fois qu’on a terminé le programme et qu’on échappe aux regards des autres, on peut faire ce qu’on veut. Le plus dur pour moi a été de trouver des moyens de prendre de l’assurance. »

Ryan a retrouvé de l’assurance lorsque son travail acharné a commencé à porter ses fruits. Les objectifs qu’il s’était fixés étaient clairs et enfin réalisables, et il est devenu plus optimiste.

« Pendant son séjour dans notre établissement, Ryan s’est formé une idée des études qu’il voulait entreprendre et de la façon dont il voulait progresser dans la vie », raconte l’aumônier Doug.

Durant le processus de réadaptation en établissement de Ryan, il y avait des étudiants en psychothérapie qui animaient des ateliers d’artisanat et des séances de méditation axées sur la guérison. C’est en discutant avec ces étudiants qu’il a eu un moment de clarté. C’est ce qu’il voulait faire de sa vie : aider d’autres personnes à guérir en utilisant son côté créatif.

Ryan met actuellement à niveau ses connaissances et se prépare à une carrière dans l’enseignement au Norquest College en ludothérapie. Ce programme vise à déterminer l’incidence des loisirs sur le bien‑être des personnes. Avec l’aide de l’aumônier Doug, Ryan a pu observer le travail des ludothérapeutes Sara (Grace Manor), et de Jonathon (Stepping Stone).

« Aujourd’hui, je dispose d’un grand nombre de ressources communautaires et de contacts », signale Ryan.

Ce n’est toujours pas facile pour Ryan. La guérison est maintenant un parcours quotidien. La honte peut être difficile à surmonter, mais grâce à son réseau de soutien et à sa confiance en soi retrouvée, Ryan est fier de ses réalisations.

« Je recommande l’Armée du Salut. En y repensant maintenant, j’affirme qu’elle m’a permis de vivre certains de mes meilleurs moments, comme faire du camping avec les autres participants au programme et m’adonner à des activités comme les chants de louange, conclut Ryan. Mon meilleur conseil pour les gars qui quittent le programme est d’essayer de rester en contact, car on peut très vite rechuter. »

La boucle est bouclée pour Ryan, qui a hâte de faire à nouveau du bénévolat pour l’Armée du Salut, une armée qui l’a aidé à devenir l’homme qu’il est aujourd’hui.

Maria Silva

La photo montre, de gauche à droite: L’Aumônier Doug, Ryan et Sarah