Quand les vivres vinrent à manquer
Depuis que Samar est arrivée au Canada, sa vie a été ponctuée de hauts et de bas. Pour cette mère, chef d’une famille nombreuse, trouver un logement abordable et faire manger toute sa marmaille représentent un véritable défi.
« Je ne dors plus la nuit, dit Samar. Je cherche des solutions pour nourrir mes enfants. Ils me demandent du lait et des céréales, mais je n’ai pas assez d’argent pour en acheter. »
Cette Libanaise a immigré au Canada en 1991 pour épouser un homme que sa famille avait choisi. « Mon avenir était incertain. J’ai dû apprendre l’anglais et m’intégrer à la société. Ce fut un tournant dans ma vie. »
Au cours des années qui ont suivi, son mariage a commencé à battre de l’aile. Puis, quand les menaces et la violence verbale se sont transformées en violence physique, Samar a quitté son mari. « Mes filles avaient cinq et six ans. J’étais seule, sans emploi et sans réseau de relations. »
Une amie de Samar lui a parlé de l’Armée du Salut qui lui a procuré un panier de Noël, du soutien émotionnel et une aide concrète. « Ils m’ont beaucoup aidée », précise Samar.
Puis un jour, Samar s’est remariée et a eu trois autres enfants. Elle menait une bonne vie jusqu’à ce que son mari soit expulsé du pays, car il n’avait pas le statut de résident permanent.
« Après son départ, j’ai décidé de déménager à Windsor, en Ontario, pour trouver un logement abordable. Nous avons habité chez ma cousine pendant quelque temps, jusqu’à ce que ses enfants tombent malades. Sans le soutien de l’Armée du Salut, qui nous a offert le gîte et le couvert, nous nous serions retrouvés dans la rue. »
Samar a éventuellement trouvé une maison, mais le coût du loyer et des services publics était si élevé, qu’il lui restait à peine quelques sous pour acheter de la nourriture.
« J’étais dans une situation précaire et ne pouvais pas offrir les aliments de base à mes enfants. Maintenant, grâce à l’Armée du Salut, nous avons de la nourriture dans notre assiette et le cœur rempli d’espoir. »
« Mes enfants sont heureux, alors moi aussi je le suis. Mon mari a fait une demande de citoyenneté et je sais que mon histoire aura une fin heureuse. Je dois seulement être patiente. »