Des salariés clients de banques alimentaires : un phénomène beaucoup plus fréquent que vous ne le pensez

Lorsqu’on pense aux banques alimentaires, on s’imagine que les personnes qui les fréquentent sont sans emploi. Cependant, en raison de l’augmentation du coût de la vie au Canada, de plus en plus de familles y ont recours. Même chez les salariés.

C’est le cas de la famille de Jane* (nom fictif), qui, depuis un an, fréquente la banque alimentaire de l’Armée du Salut à Dunnville, près de Simcoe (Ontario).

« Parfois je me prive d’aller à la banque alimentaire sous prétexte que quelqu’un d’autre en a plus besoin que moi. Alors nous n’irons peut-être pas ce mois-ci, mais ce sera difficile. Nous n’avons pas de solution de rechange », explique Jane.

Jane et son mari travaillent à temps plein, et malgré leurs deux salaires, ils ont du mal à pourvoir aux besoins de leurs trois enfants.

« Nous avons une hypothèque à rembourser, l’assurance pour la voiture à payer, et tout ne fait qu’augmenter. Je ne sais pas comment les gens sans emploi font pour joindre les deux bouts. Ça me fait mal au cœur », dit Jane.

Jane fréquente la banque alimentaire de façon intermittente. Quand elle sent que sa famille est stable financièrement, elle n’y va pas.

L’une des raisons pour lesquelles elle a recours à la banque alimentaire ces jours-ci, c’est qu’elle veut offrir des repas sains à ses enfants. Cependant, la hausse du panier d’épicerie l’empêche de le faire.

« Ces derniers temps, j’ai recours à la banque alimentaire en raison de l’augmentation du coût de la vie. »

« Ces derniers temps, j’ai recours à la banque alimentaire en raison de l’augmentation du coût de la vie. ». Je voulais me procurer des fruits et des légumes frais pour mes enfants. Pour 75 $, j’ai à peine rempli un petit sac d’épicerie. C’est difficile de cuisiner des repas sains et nutritifs pour mes enfants sans que ça ne coûte les yeux de la tête », explique Jane.

Depuis qu’elle est retournée à la banque alimentaire, Jane a remarqué que de nombreuses familles sont dans la même situation qu’elle. Un récent sondage réalisé par l’Armée du Salut a révélé que pour 59 % des Canadiens qui ont eu recours à une banque alimentaire pendant la dernière année, il s’agissait d’une première.

« Je suis reconnaissante à l’Armée du Salut de sa banque alimentaire et de tout ce qu’elle accomplit pour le bien de la collectivité. »

Malgré la situation économique difficile qu’elle traverse, Jane est satisfaite du soutien qu’elle a reçu et donne en retour à la banque alimentaire.

« Je suis reconnaissante à l’Armée du Salut de sa banque alimentaire et de tout ce qu’elle accomplit pour le bien de la collectivité. C’est une merveilleuse organisation, dit Jane. Quand notre situation financière est plus stable, nous donnons à la banque alimentaire. Dernièrement, j’ai préparé un sac de produits que j’étais en mesure de donner. »

Jane et son mari sont encore préoccupés par leurs finances, mais ce dernier a commencé un nouvel emploi, mieux rémunéré. Ils espèrent que cela contribuera bientôt à améliorer leur situation.

« Il aime beaucoup son nouveau travail. Nous espérons que bientôt, avant la rentrée des classes des enfants, nous n’aurons plus besoin d’utiliser la banque alimentaire », déclare Jane.

Juan Romero