Une banque alimentaire qui réduit le stress lié à l’Action de grâce
Barbara, âgée de 33 ans, ne veut pas être une statistique. Elle fait pourtant partie des 850 000 Canadiens qui reçoivent chaque mois de l’aide d’une banque alimentaire.
À l’Action de grâce, en réfléchissant à nos nombreux privilèges et aux possibilités qui s’offrent à nous, prenons une minute pour penser aux centaines de milliers de familles canadiennes qui ont de la difficulté à manger à leur faim.
”Parfois, mes enfants me disent : ”j’ai mal au ventre”, raconte Barbara. Je pleure tous les jours, car ils ont faim et je n’ai pas les moyens de les nourrir.”
Pendant des années, Barbara a vécu dans la peur et enduré des mauvais traitements de la part de son mari. En 2012, il l’a battue et agressée sexuellement devant ses deux jeunes enfants, et elle a compris qu’elle devait partir avec eux.
Barbara s’est réfugiée au Canada, où elle avait déjà pris des vacances plusieurs années auparavant, pour tenter de repartir à neuf. Mais il n’a pas été facile pour elle de se faire une nouvelle vie.
”Nous vivons dans un refuge, explique Barbara. Je n’ai pas les ressources financières nécessaires pour avoir un logement permanent.”
Pendant ce temps, les prestations d’aide sociale ne suffisent pas à nourrir convenablement la famille, et Barbara compte sur la banque alimentaire de l’Armée du Salut.
”Les visites à la banque alimentaire me permettent de garder mon calme, raconte Barbara. Grâce aux encouragements que j’y reçois, je sais que je mérite beaucoup mieux.”
À Cedarbrae (Ontario), une collectivité multiculturelle où le revenu moyen est peu élevé, la banque alimentaire de l’Armée du Salut vient en aide à 400 personnes par mois.
”Notre devise est “vous êtes ici chez vous”, explique Joan Harry, coordonnatrice des services d’aide à la famille. Nous voulons que les gens sentent qu’ils font partie de notre famille. Nous les appelons par leur nom, nous les écoutons et nous favorisons chez eux un sentiment de confiance en soi – quelle que soit la raison de leur venue. Notre tâche ne se limite pas à distribuer de la nourriture à des gens qui ont faim.”
À la banque alimentaire, les clients choisissent les aliments qu’ils veulent, comme s’ils étaient à l’épicerie. Cette façon de procéder encourage l’estime de soi et réduit le stress et l’humiliation liés à l’obligation de demander de la nourriture.”
”Les salutistes ne me regardent pas de haut, raconte Barbara. Ils m’aident à me concentrer sur ce qui est important pour moi, c’est-à-dire m’occuper de mes enfants et trouver un emploi. Cette année, à l’Action de grâce, je m’accroche à mon espoir.”