Programme unique favorisant la réussite de jeunes victimes de la guerre sur le marché du travail canadien
Chaque année, au centre de ressources familiales Barbara Mitchell de l’Armée du Salut, à Winnipeg, une cinquantaine de jeunes victimes de la guerre profitent du programme LEEP (Life & Employability Enhancement Program : « programme d’amélioration de la vie et de l’employabilité ») et réussissent à intégrer le marché du travail canadien.
« Avant de me présenter à l’Armée du Salut, je restais assis à la maison, perdu et déprimé », révèle Kiya, participant au programme. Maintenant, j’envisage l’avenir avec confiance. »
« Avant de me présenter à l’Armée du Salut, je restais assis à la maison, confus et déprimé. »
Kiya a quitté l’Éthiopie en 2021 en raison de troubles politiques. Éminent journaliste dans son pays, il est arrivé au Canada sans emploi, sans revenu et sans moyen d’optimiser son potentiel. Il affirme que le programme LEEP lui a redonné confiance, permis de suivre une formation et fourni des possibilités qu’il n’aurait jamais eues autrement.
« Le programme LEEP m’a permis de prendre connaissance de mes droits et de mes responsabilités dans une nouvelle culture, en plus d’améliorer mon estime de soi en me permettant de déterminer mes compétences transférables », souligne Kiya.
La formation préalable à l’emploi de 16 semaines comprend des cours théoriques portant sur la culture canadienne, la santé et la sécurité, les compétences professionnelles, les codes de la communication, l’estime de soi et les perspectives d’emploi. Elle comporte aussi un volet expérience professionnelle.
« Nous aidons les participants à trouver de véritables emplois, et non pas des stages ou un engagement bénévole, précise Anna, responsable du programme. Certains trouvent un emploi exigeant un niveau minimal de scolarité, mais poursuivent leurs études afin d’obtenir les postes qu’ils convoitent. »
Surmonter les obstacles
Yousif désirait fuir la guerre qui faisait rage en Iraq, en 2021, mais ce souhait comportait son lot de défis une fois arrivé au Canada.
Isolé et sans amis, Yousif ne savait pas qui appeler quand il éprouvait des difficultés. « Maintenant, je ne suis plus seul, explique-t-il. L’Armée du Salut est comme une famille. »
Grâce au programme LEEP, Yousif a découvert les us et coutumes de sa nouvelle terre d’accueil, et appris à rédiger un curriculum vitae et une lettre de présentation, ainsi qu’à apprivoiser le marché de l’emploi.
« J’entrevois l’espoir d’un avenir meilleur. »
« Je désire devenir homme d’affaires, déclare-t-il. Le programme LEEP est très utile. J’entrevois l’espoir d’un avenir meilleur. »
Courage et détermination
La guerre en Ouganda n’a fait qu’accroître la souffrance et l’incertitude de Razine et des neuf membres de sa famille qui ont fui leur pays pour vivre en sécurité au Canada.
« En Ouganda, je n’avais pas beaucoup de chance d’être scolarisée, explique Razine. Mes parents n’avaient pas suffisamment d’argent pour envoyer tous leurs enfants à l’école. Je n’avais pas de projet dans lequel m’investir, alors j’ai commencé à faire du bénévolat comme mentor auprès des jeunes. »
Lorsque Razine s’est présentée à l’Armée du Salut, elle avait de la difficulté à regarder les gens dans les yeux, car en Ouganda ce geste peut être considéré comme agressif. Dans le cadre du programme LEEP, elle a développé l’assurance nécessaire pour entrer en relation avec les autres, en plus d’améliorer ses connaissances de l’anglais et de s’initier à la culture canadienne.
« Je me sens très forte désormais. J’ai fait la connaissance de différentes personnes et découvert les organismes qui peuvent m’aider. »
« Je me sens très forte désormais. J’ai fait la connaissance de différentes personnes et découvert les organismes qui peuvent m’aider, dit-elle. Je désire ardemment travailler avec les jeunes dans l’avenir. »
« Un grand nombre de participants ont vécu des moments terribles, indique Anna. À la fin de la formation, leur satisfaction et l’accroissement de leur estime de soi sont notre récompense. Dans notre établissement, le slogan de l’Armée du Salut – Un don d’espoir pour la vie – prend tout son sens. »