Mettre fin à ses souffrances émotionnelles

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L’enfance devrait être marquée par le plaisir, les bons souvenirs et le développement personnel. Mais pour Julie (nom fictif), la vie à la maison était chaotique, anxiogène et gouvernée par la peur. Les mauvais traitements qu’elle a subis ont entrainé la névrose post-traumatique, la dépression et l’abus d’alcool. Aujourd’hui, Julie est la preuve vivante qu’avec un peu de soutien, on peut changer complètement sa vie.

« Ma mère était une alcoolique, et mon père, un intimidateur rempli de rage, raconte Julie. On m’a traitée d’idiote et de grosse, humiliée en public et criée après sans aucune raison. J’ai même été témoin de violence physique et verbale. À la maison, nous étions plongés dans une perpétuelle tourmente et je ne savais jamais quand tout exploserait. Je vivais dans la peur. Ma vie se résumait en trois mots : confusion, solitude et crainte. »

Les contrecoups d’une telle jeunesse ont laissé des blessures psychologiques graves et omniprésentes qui ont pris du temps à cicatriser.

« J’étais déprimée et remettais en cause mon existence, ajoute Julie. J’ai choisi la bouteille pour occulter la réalité. J’étais rendu au point où je n’avais plus aucun contrôle sur ma consommation. J’étais trop embarrassée pour en parler à mes amis ou à mon docteur. J’étais désemparée. »

Julie est devenue membre des Alcooliques anonymes. Cette décision l’a aidée à se délivrer de son obsession de boire, mais a réveillé différentes émotions qui l’ont laissée dans un état d’angoisse permanent.

« À mon arrivée au centre d’orientation pour femmes de l’Armée du Salut de Mississauga, je pleurais tout le temps. Les intervenantes m’ont enseigné des techniques pour faire face à diverses situations et m’ont aidée à surmonter mes traumatismes et tous les mauvais traitements subis. »

Les femmes victimes de violence trouvent énormément de soutien au centre d’orientation de l’Armée du Salut : counselling individuel et de groupe, soutien légal et juridique, ateliers sur les dépendances, aide transitoire et soins spirituels.

« Nous espérons que les clientes qui quittent notre centre ne sont plus en état de crise et ont les outils pour vivre une vie meilleure que celle qu’elles ont connue auparavant, précise la major Catherine Skillin, directrice des services de counselling. Nous offrons de l’aide à court terme qui influencera positivement le reste de l’existence de ces femmes. »

« Je portais mon fardeau depuis plus d’une trentaine d’années, et comptais beaucoup sur le soutien de l’Armée du Salut, dit Julie. Le travail qui m’attendait était difficile, et je l’avoue apeurant. Maintenant, ma vie est équilibrée et j’ai les deux pieds sur terre. Je sais que j’ai encore beaucoup de pain sur la planche, mais que grâce aux précieux conseils reçus, je suis engagée sur le bon chemin. »