L’isolement des nouveaux arrivants

En 2017, lorsque Mahmood est arrivé au Canada avec sa femme et ses trois enfants, il espérait enfin trouver un endroit où sa famille pourrait vivre en sécurité. Quatre ans auparavant, il n’a pas eu d’autres choix que de quitter l’Irak, son travail, ses parents, ses amis et sa culture.

« En Irak, où la guerre faisait rage, nous devions braver le danger. Nos vies étaient menacées et nous ne nous sentions pas en sécurité. La situation était très difficile », dit Mahmood.

Réfugié en Turquie avec sa famille, Mahmood travaillait comme menuisier. Il gagnait juste assez d’argent pour payer le loyer et acheter des aliments de base. Ses enfants ne pouvaient même pas aller à l’école. Un jour, un ami qui vivait au Canada a trouvé quelqu’un qui était prêt à parrainer la famille.

« À notre arrivée à Vancouver, nous n’avions qu’un sac de vêtements, raconte Mahmood. Après avoir trouvé un appartement au sous-sol d’un immeuble de Surrey, nous avons perdu notre réseau de soutien. Nous étions seuls, isolés et incapables de parler la langue. »

Mahmood est allé à l’école pour apprendre l’anglais et a fait des recherches sur Internet pour trouver des organismes qui venaient en aide aux nouveaux arrivants. Il est tombé sur une personne qui parlait arabe et qui a pris un rendez-vous pour lui à l’Armée du Salut.

« J’ai montré une photo de notre appartement à l’intervenant de l’Armée du Salut. Il n’y avait pas de fenêtres, de lits, de tables ou de canapés. J’arrivais à peine à nourrir ma famille, j’étais donc incapable d’acheter des articles de maison. »

L’Armée du Salut a donné à Mahmood de la nourriture, du chocolat, un bon pour acheter des meubles dans un magasin d’occasions, des fournitures scolaires pour ses trois enfants et 150 $ pour acheter des jouets.

« Mon fils était tellement content qu’il a placé ses jouets à côté de son lit et n’a pas dormi pendant deux nuits. »

En 2019, Mahmood et sa famille ont participé comme bénévoles à la campagne des marmites de Noël de l’Armée du Salut. Ensuite, Mahmood a aidé les membres des services communautaires et d’aide à la famille en agissant comme interprète de l’arabe à l’anglais. À Surrey, 90 % de la population parle arabe. De son côté, Noor, la conjointe de Mahmood, a occupé le poste de coordonnatrice bénévole des services arabes de l’Armée.

« Nous désirions aider les autres comme l’Armée du Salut l’avait fait pour nous », dit Mahmood.

Mahmood s’est également servi de ses compétences en informatique pour créer un programme permettant de gérer les données des clients. Depuis, il a trouvé un emploi à temps plein comme intervenant.

« Lorsque je n’avais rien, l’Armée du Salut m’a redonné l’espoir. Cette organisation a changé ma vie et celle de ma famille. Maintenant, je touche un salaire et nous habitons dans une maison. Grâce à l’Armée du Salut, nous nous épanouissons au sein de notre collectivité. »

Linda Leigh