Les conséquences inattendues de médicaments sur ordonnance

Norm stands in front of Harbour Light Toronto beside Salvation Army shield
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« Personne n’est à l’abri », affirme Paul, lorsqu’il parle de dépendance aux médicaments. Cet homme de 51 ans était un membre productif de la société avant qu’il ne commence à prendre des médicaments sur ordonnance pour une blessure au dos. C’est à ce moment qu’il a été entraîné dans une spirale infernale : plus il prenait ces médicaments, plus il ressentait le besoin d’en consommer. Pendant 18 ans, cette dépendance a amené Paul à vivre dans la rue, à avoir des idées noires, ainsi qu’à être incapable de faire preuve de discernement et d’agir raisonnablement.

« J’étais un bon employé et j’occupais des emplois stables, explique Paul. Puis, vers la mi-trentaine, je me suis blessé au dos dans le cadre de mon travail. On m’a alors prescrit de l’OxyContin pour soulager la douleur. L’accoutumance au médicament ne s’est pas manifestée au début. »

Avec le temps, Paul a fini par développer une dépendance au médicament. Lorsqu’il ne consommait pas d’OxyContin, il s’injectait de l’héroïne et du fentanyl. « Je pensais et j’agissais de manière irrationnelle, explique Paul. Il pouvait m’arriver de cesser de consommer durant un mois, mais je finissais toujours par recommencer sans vraiment savoir pourquoi. »

C’est ainsi que, pendant bon nombre d’années, Paul a sombré dans une paranoïa alimentée par sa toxicomanie. Son cerveau était complètement déréglé. Paul entendait des voix qui lui disaient que des gens mal intentionnés voulaient s’en prendre à lui. À certains moments, il lui est arrivé de quitter un refuge pour aller dormir dans une tente, ou encore sur la pelouse ou un banc de parc.

« L’Armée du Salut m’a donné l’occasion de réacquérir les compétences que ma toxicomanie m’avait fait perdre. »

« L’itinérance mine votre estime de soi, révèle Paul. On perd espoir et on se sent inutile. On n’arrive pas à trouver d’emploi et on pense qu’on ne parviendra jamais à surmonter ses problèmes. On ne sait même pas si on trouvera à manger. »

Paul connaissait l’Armée du Salut, car il avait souvent passé la nuit dans l’un de ses refuges. C’est au Centre of Hope de l’Armée du Salut, à London (Ontario), qu’il a amorcé son combat contre sa dépendance. Il a ensuite été aiguillé vers le centre Hope Acres, à Glencairn (Ontario), un établissement de l’Armée du Salut qui offre à des hommes toxicomanes et aux prises avec des troubles concomitants un programme de traitement de réadaptation à long terme. Paul a terminé le programme avec succès, notamment grâce à des séances de counseling individuelles et de groupe, à des ateliers de sensibilisation aux substances psychoactives, aux troubles concomitants et à la prévention des rechutes, ainsi qu’à des formations visant à acquérir des compétences professionnelles.

« Je ne veux plus consommer », affirme Paul.

Paul vit aujourd’hui au centre Harbour Light de l’Armée du Salut, à Toronto, qui offre un service de logement de transition. Il réapprend à être indépendant et est suivi par un intervenant.

« J’ai maintenant espoir en l’avenir. »

« L’Armée du Salut m’a donné l’occasion de réacquérir les compétences que ma toxicomanie m’avait fait perdre, dit Paul. J’ai recommencé à acheter des vêtements et à cuisiner, comme je le faisais par le passé. Autrement dit, je retrouve peu à peu mon autonomie et cela me fait beaucoup de bien. J’ai maintenant espoir en l’avenir. »

« J’aimerais retourner sur le marché du travail, précise Paul. Je ne veux plus être un fardeau pour la société. La compassion et les soins offerts par le personnel de l’Armée du Salut m’ont non seulement aidé à me remettre sur pied, mais me motivent aussi à ne pas baisser les bras. »

Linda Leigh