Le don de Noah aux sans-abri
Les sous-vêtements ne se trouvent pas en haut de la liste de souhaits de la plupart des gens.
Cependant, Noah Rake, âgé de six ans, a compris que ce n’était pas toujours le cas lorsqu’il est allé dans un refuge pour hommes avec sa mère, Gretchen, afin de déterminer la façon la plus utile de dépenser l’argent recueilli dans le cadre d’une vente de produits cuisinés maison.
Les responsables de la Compass House, un foyer de transition géré par l’Armée du Salut, ont répondu : « des chaussettes et des sous-vêtements ».
« Il (Noah) a dit que c’est ce qu’il voulait acheter pour les hommes du refuge, raconte Gretchen. Il a ajouté qu’il voulait faire cela pour les gens qui n’ont pas de maison et qui veulent des sous-vêtements propres et se sentir comme des personnes, en sachant que quelqu’un pense à eux.
« Noah a une conscience sociale aiguë, et il manifeste un sens du bien, du mal et de la justice qui est parfois agaçant. »
C’est après avoir lu un livre que Noah a eu l’idée.
« Le livre était intitulé Ruby’s Hope. Ça parlait d’une petite fille qui aidait les sans-abri, et je voulais aider les sans-abri à Penticton, explique Noah. Maman et moi, on a téléphoné au refuge pour hommes de l’Armée du Salut, et on leur a demandé de quoi ils avaient le plus besoin. Ils ont dit qu’ils avaient vraiment besoin de sous-vêtements. Je voulais que les hommes du refuge sachent qu’il y a des gens qui pensent à eux et qui leur souhaitent de réussir.
« Tout le monde mérite le respect et a droit au bonheur. Même les petits enfants comme moi peuvent changer les choses. »
Dennis Cyr, directeur du refuge de l’Armée du Salut, croit que les clients seront très touchés par le don de Noah.
« Quand ils arrivent ici, ils n’ont souvent que les vêtements qu’ils portent. Par conséquent, il est important pour eux de recevoir des sous-vêtements neufs, raconte Dennis Cyr. Nous pouvons leurs donner des vêtements usagés, comme des pantalons et des chemises, mais il est important que les sous-vêtements soient neufs. »
« Il est vraiment étonnant de voir un enfant de cet âge penser aux autres. Cela nous fait tous réfléchir. Ce sont les petites choses que nous tenons pour acquises qui apportent des changements concrets. »
Gretchen ajoute qu’elle discute souvent de questions sociales avec son fils. Tout comme elle le faisait quand elle était enfant, elle écoute avec lui la radio et les nouvelles sur CBC.
En outre, les parents savent ce que c’est que de se trouver dans une situation difficile.
« Quand nous vivions à Vancouver, nous avons perdu nos emplois et nous n’avions pas d’endroit où vivre, raconte Gretchen. Les sans-abri ont le poids du monde sur leurs épaules, et Noah sait ce que l’on ressent quand on vit du stress et qu’on ne sait pas ce qui va nous arriver. »
Mark Brett/Penticton Western News
Photo : Mark Brett