De nouvelles arrivantes apprennent l’anglais et développent des amitiés
Solitude. C’est un terme qu’Evie et Julia répètent sans cesse pour décrire leur expérience de personnes nouvellement arrivées au Canada. Les deux femmes ont parcouru un long chemin avant de s’installer à Calgary ― Evie est originaire de l’Albanie, et Julia, de l’Ukraine.
À Calgary, les deux mères restaient à la maison pour s’occuper de leurs jeunes enfants, et leur manque de compétences en anglais a créé chez elles un sentiment d’isolement. « C’est difficile de se faire des amis lorsque vous restez à la maison », déclare Evie. Les deux femmes étaient astreintes à une routine axée sur les tâches ménagères et le gardiennage d’enfants. Elles s’efforçaient d’apprendre l’anglais par le truchement de la télévision, ce qui les aidait à comprendre, mais non pas à parler. Julia mentionne la frustration qu’elle éprouvait pour communiquer chez le médecin, à la pharmacie ou à l’épicerie.
Evie se faisait du souci pour sa fille de trois ans. « Le fait que la petite ne parlait pas la langue a entraîné chez elle un retard de langage. Sa frustration se traduisait par de l’insomnie et de la désobéissance. »
La vie d’Evie et de Julia a pris un nouveau tournant lorsque celles-ci ont entendu parler du centre de ressources familiales Barbara Mitchell de l’Armée du Salut, à Calgary. Les deux femmes se sont inscrites à des cours d’anglais, et leurs enfants ont commencé à participer à des programmes.
Evie a remarqué un changement quasi immédiat chez sa fille. « Depuis qu’elle fréquente le centre, elle est plus calme et dort mieux. Le personnel lui apporte un soutien additionnel pendant les séances de lecture et d’arts plastiques. Elle a toujours hâte de venir, et elle pleure lorsqu’il est temps de rentrer à la maison, car elle veut continuer à jouer. »
Evie apprécie grandement le programme. Le lundi, elle suit des leçons de grammaire et de conversation, mais elle préfère le cours du mardi, axé uniquement sur la discussion. « Il faut parler et s’exprimer, et cela m’est très utile. Je me débrouille mieux en anglais maintenant. Je me sens plus à l’aise au sein de la collectivité, à l’épicerie, ou avec mes amis. »
Julia se sentait « bloquée » par son manque de connaissance de l’anglais. La gêne l’empêchait de s’exprimer. « Grâce à la télévision, je développais mon vocabulaire, mais je n’arrivais pas à communiquer chez le médecin ou le pharmacien. Aujourd’hui, si je ne connais par un mot ou une expression, je ne m’en fais pas, car je sais que je vais essayer de nouveau. »
Julia est reconnaissante au personnel du centre qui l’a aidée dans le processus d’accès à la citoyenneté. « Parfois mes professeurs me posaient des questions sur l’histoire et sur le Canada. C’était très intéressant. J’ai réussi mon examen et j’ai remercié le personnel du centre Barbara Mitchell. »
Julia ne sait pas ce qu’elle aurait fait sans l’aide de l’Armée du Salut. Il existe d’autres programmes, mais ils sont de courte durée. En outre, étant donné qu’elle est maintenant citoyenne canadienne, elle n’est pas admissible à un grand nombre d’entre eux.
Le centre Barbara Mitchell a permis aux deux femmes de faire connaissance et de développer leur réseau social. « J’ai maintenant des amis, et nous allons au terrain de jeux, ensemble. Grâce au centre, je connais une cinquantaine de personnes. Tous les professeurs sont mes amis. Nous discutons et cela m’aide grandement. Je suis reconnaissante à l’Armée du Salut de m’avoir offert des cours de langue qui ont changé ma vie », explique Julia.
Evie partage ce sentiment. « Grâce à l’Armée du Salut, mes enfants s’épanouissent et sont très heureux. »
Nancy Rose