Vivre et non plus seulement exister

Lesley could no longer maintain housing with numerous providers who tried to help, she lived in Salvation Army emergency shelters and a transitional housing unit.
by The Salvation Army in Canada
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C’est au début de la trentaine que Lesley a perdu la maîtrise de sa vie. Un diagnostic de maladie mentale grave et chronique et une dépendance à l’alcool et aux drogues ont eu raison d’elle. Un jour, elle a franchi les portes d’un refuge de l’Armée du Salut, où elle a été accueillie à bras ouverts, sans aucune discrimination.

« Après l’obtention d’un baccalauréat de la University of Alberta, je suis déménagée à Toronto pour faire une maîtrise en études féministes à la York University, explique Lesley. Je buvais régulièrement de l’alcool depuis mon adolescence. Lorsque j’ai commencé à avoir des symptômes de délire et de paranoïa, je me suis tournée vers les drogues. En raison de mon comportement, mes relations avec mes colocataires se sont détériorées et je me suis retrouvée allant de refuge en refuge. »

Une vie sans espoir

« Je fréquentais des gens malsains. Quand on m’expulsait d’un logement en raison de mes mauvais comportements ou de non-paiement de loyer, j’allais dormir dans un refuge, dit Lesley. J’étais régulièrement admise dans des hôpitaux psychiatriques contre mon gré et aux prises avec le système de justice pénale (accusations, périodes de probation, emprisonnement). »

Malgré des services de maintien à domicile, Lesley était incapable de vivre de façon autonome. Elle a été hébergée dans un refuge, puis dans un logement de transition de l’Armée du Salut. Sa situation s’est suffisamment améliorée pour qu’elle retrouve la garde de sa fille, mais il fallait prendre une décision difficile concernant le processus d’adoption.

« En raison de mes troubles de santé mentale et de toxicomanie, j’étais incapable d’offrir à ma fille la stabilité dont elle avait besoin et qu’elle méritait, dit Lesley. J’ai essayé d’arrêter de consommer, mais je faisais des rechutes. J’étais physiquement, émotionnellement, mentalement et spirituellement démolie. »

Malgré ses faibles revenus provenant de l’aide sociale, Lesley a fini par louer une chambre, mais personne ne voulait l’embaucher en raison des périodes d’inactivité dans son CV, des défis qu’elle avait à surmonter et du manque de confiance dans ses compétences.

Un remontant pour le moral

En 2013, une travailleuse sociale a aiguillé Lesley vers le programme d’acquisition et de maintien des compétences Booth (PAMCB) de l’Armée du Salut à Toronto, à l’intention d’adultes aux prises avec des troubles de santé mentale ou du développement.

« Ma formation à la réception m’a permis d’adopter une routine et de me responsabiliser, déclare Lesley. Un conseiller m’a aidée à établir des objectifs de croissance personnelle, et j’ai commencé à croire en ma valeur et en mon utilité. »

Lorsqu’elle était sous les auspices de l’Armée du Salut, Lesley est demeurée en contact avec des services de soutien au sein de la collectivité et a entrepris un programme des Douze étapes vers la désintoxication. Elle s’est fait des amis qui avaient de bonnes valeurs et qui veillaient sur elle. Mais le cheminement de Lesley était parsemé d’embûches.

Le dur parcours vers la guérison

Lesley était retournée à son ancienne vie de dénuement et de désespoir depuis un an, lorsque l’Armée du Salut l’a accueillie à nouveau à bras ouverts.

« J’ai été extrêmement touchée lorsque l’Armée du Salut a accepté de m’accompagner encore une fois dans mon cheminement vers la guérison, dit Lesley. J’ai été témoin d’une extraordinaire démonstration d’amour inconditionnel. Je suis arrivée dans un état lamentable, mais personne ne m’a jugée. On m’a accueillie avec un sourire et un mot gentil. »

En 2018, lorsque le PAMCB a changé de vocation, Lesley est devenue une cliente du programme d’emploi de transition (PET) de l’Armée du Salut, et travaille à temps plein comme réceptionniste pour le programme de préparation à l’emploi et d’embauche communautaire (PPEEC). Elle se fixe des objectifs et des points à améliorer, et suit une formation pour devenir travailleuse de soutien.

Aujourd’hui, Lesley entretient des liens forts avec sa famille et ses amis. Elle a récemment déménagé dans l’appartement de ses rêves, et est toujours déterminée à devenir une travailleuse de soutien auprès des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de toxicomanie. Elle suit actuellement une formation en ligne en raison de la fermeture temporaire du PPEEC, due à la pandémie de COVID-19. Lesley a pris suffisamment confiance en elle-même pour envoyer son CV, et a même été convoquée à des entrevues. Grâce au PET, elle a maintenant un solide CV. Entre-temps, elle fait du bénévolat auprès d’un organisme local de santé mentale, notamment à titre d’assistante auprèsdes intervenants et de téléphoniste, lorsque son emploi du temps et ses ressources le lui permettent.

« Aujourd’hui, je suis fière et reconnaissante de pouvoir donner en retour à la collectivité, sous la direction d’une organisation comme l’Armée du Salut, qui m’a aidée, ainsi qu’un grand nombre de personnes, à mieux vivre. »